(Présentation d’un article du professeur Constantin Scouteris)
Comment peut-on parler de Dieu ? Comment peut-on décrire Celui que personne n’a vu et qui est au-dessus de la pensée humaine ? Car « personne n’a jamais vu Dieu ». C’est la question principale de l’article du prof. Scouteris, qui s'interroge en outre sur la manière dont le chrétien reçoit, comprend et vit la doctrine sur la Trinité Sainte dans l'Eglise.
Tout d’abord, l’auteur fait la distinction entre fides et ratio, entre « la sagesse de ce siècle » et « la sagesse de Dieu en mystère, la sagesse cachée »(1 Cor. 2, 6-7.), qui explique la raison d'être de tout, de l’homme et du monde entier. Ainsi, pour comprendre la nature – ou l'essence – divine, qui est hors des limites de la raison et de toute connaissance, le langage humain est inadéquat et faible. Selon saint Jean Damascène, « Dieu est infini et incompréhensible, et tout ce qui est compréhensible de Lui est Son infinité et Son incompréhensibilité » (PG 94, 800B). De cette affirmation vient la gnoséologie théologique des Pères de l’Eglise : nous ne pouvons pas parler de la nature de Dieu, mais des choses qui lui sont liées, c’est-à-dire des énergies divines par lesquelles nous connaissons Dieu, car « Ses énergies descendent à nous, bien que Sa nature reste inapprochable »(St. Basile le Grand, Epître ad Amphilochium, PG 32, 869).
Cette affirmation n’est pas une approche philosophique de Dieu, mais elle indique une attitude, une expérience personnelle de la révélation, comprise en termes de participation à la gloire incréée de Dieu. Autrement dit, il ne s'agit pas d'une connaissance, mais d'une voie vers la déification, d'une transformation radicale de la sagesse humaine. Selon saint Grégoire de Nyce, connaissance de Dieu et communion ou participation [μετουσία] avec Dieu sont considérées comme identiques (PG 46, 176B).
Cette affirmation n’est pas une approche philosophique de Dieu, mais elle indique une attitude, une expérience personnelle de la révélation, comprise en termes de participation à la gloire incréée de Dieu. Autrement dit, il ne s'agit pas d'une connaissance, mais d'une voie vers la déification, d'une transformation radicale de la sagesse humaine. Selon saint Grégoire de Nyce, connaissance de Dieu et communion ou participation [μετουσία] avec Dieu sont considérées comme identiques (PG 46, 176B).
Cette vérité se réalise dans l’Eglise, qui est en même temps le lieu de l’amour et de la communion, le corps du Christ et le garant de la vie et de la théologie chrétiennes, inaltérables par des perspectives ou des réflexions individuelles. Dans l’Eglise, chaque personne humaine est une « image » de Dieu dans le sens qu’elle existe en communion, comme Dieu Trinitaire existe en communion. Ce principe est très important pour la théologie, car il permet l’introduction des images et des symboles dans la langue théologique, pour qu’elle puisse exprimer la connaissance de Dieu par l’expérience mystique et sacramentelle. Cette langue des icônes et des symboles, toujours liée à l’Eglise comme corps du Christ, est la plus adéquate pour parler du Dieu Trinitaire.
L’utilisation des symboles, des icônes, des paraboles et des métaphores est fondamentale pour une approche authentique de la révélation divine, puisque tous les prophètes et Jésus-Christ les ont utilisés. Cependant, en utilisant les symboles, icônes etc. pour parler de Dieu, nous reconnaissons tout simplement qu’ils ne jouent pas le rôle de définitions théorétiques, car nous ne pouvons pas donner une explication rationnelle de l’existence de Dieu, de la Trinité Sainte et de sa relation avec le monde. Néanmoins, les symboles sont directement liés à la vérité, ils représentent des choses qui existent, des choses réelles et non imaginaires.
Pour exprimer le Dieu Trinitaire, la langue symbolique utilise des exemples tirés de la nature et de la réalité humaine dans le monde. Ainsi, on utilise d’un part l’icône de « Lumière » pour exprimer la consubstantialité et l'existence sans commencement des personnes divines (Père, Fils et Esprit Saint), et d’autre part la relation humaine entre père et fils pour exprimer que le Père est le principe du Fils, Il l’a engendré – mais pas selon la mesure humaine de limite dans le temps, car le Fils est aussi sans commencement comme le Père, et Il procède de l’Esprit Saint, également sans référence au temps.
Il est évident que les exemples faisant référence à l'homme ont conduit aux interprétations anthropomorphiques, par exemple l’Arianisme et la représentation de la Trinité Sainte dans l’iconographie comme un vieillard, Jésus à son côté et une colombe au-dessus. Interprétations rejetées par l’Eglise, car elles altéraient sa doctrine vécue par la pratique ecclésiale.
Si la langue symbolique est née au sein de l’Eglise, on présuppose que ce symbolisme est ecclésiologique, dans le sens où les symboles et les icônes ont un caractère apocalyptique avec et dans l’Eglise, et que c'est seulement par elle que nous pouvons les interpréter correctement.
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